Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v8.djvu/262

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plus bas que la ville de Québec ; fort éloignées entre elles, & ſur des terres d’un médiocre rapport. Ce n’étoit qu’au voiſinage de cette capitale que commençoient les champs vraiment fertiles, mais dont la bonté croiſſoit à meſure qu’on avançoit vers Montréal. Rien de plus délicieux à voir que les riches bordures de ce long & vaſte canal. Des bois jetés çà & là, qui décoroient des montagnes chevelues ; des prairies couvertes de troupeaux ; des champs couronnés d’épis ; des ruiſſeaux qui ſe perdoient dans le fleuve ; des égliſes & des châteaux que l’on découvroit de diſtance en diſtance au travers des arbres : tout cela formoit une continuité de payſages que l’œil ne ſe laſſoit pas d’admirer. Ce ſpectacle touchant ne s’étendoit pas loin de la rivière ; & voici pourquoi.

Lorſque le miniſtère de France entreprit de former un établiſſement dans le Canada, il donna un terrein aſſez étendu aux hommes actifs ou malheureux qui voulurent s’y fixer. Mais, comme on introduiſit, à la même époque, dans cette région, la coutume de Paris qui ordonne que tous les deſcendans d’un chef de famille aient une part égale à fa