Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v8.djvu/278

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est long-tems claire ; elle n’a point d’odeur ; elle ne laisse point de lie ; elle sert à brûler, ou bien à préparer des cuirs.

Le Canada envoyoit annuellement à la pêche du loup-marin, cinq ou six petits bâtimens ; & il en expédioit un ou deux de moins pour les Antilles. Il recevoit des isles, neuf à dix bateaux chargés de taffia, de mélasse, de café, de sucre ; & de France, environ trente navires, dont la réunion pouvoit former neuf mille tonneaux.

Durant l’intervalle des deux dernières guerres, qui fut le tems le plus florissant de la colonie, ses exportations ne passèrent pas 1 200 000 liv. en pelleteries, 800 000 l. en castor, 250 000 liv. en huile de loup-marin, une pareille somme en farines ou en pois, & 150 000 liv. en bois de toutes les espèces. Ces objets ne formoient chaque année qu’un total de 2 650 000 liv. ; somme insuffisante pour payer les marchandises qui arrivoient de la métropole. Le gouvernement remplissoit le vuide.

XVI. Impôts exigés dans le Canada. Dépenſes qu’y faiſoit le miniſtère. De quelle manière elles étoient payées. À quels excès elles furent portées, & comment on s’en déchargea.

Dans les commencemens de la possession du Canada, les François n’y voyoient presque point d’argent. Le peu qu’en appor-