Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v8.djvu/290

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Le produit ordinaire de chacun, eſt évalué à 80 000 liv., & par conséquent la pêche entière doit monter à 3 200 000 liv. Lorſqu’on a prélevé de cette ſomme ce qui doit revenir aux navigateurs qui ſe livrent à ces pénibles & dangereux voyages, il reſte fort peu de bénéfice pour les négocians qui les mettent en activité.

Telle eſt la raiſon qui, peu-à-peu a dégoûté les Baſques d’une carrière où ils étoient entrés les premiers. D’autres François ne les ont pas remplacés ; & il eſt arrivé que la nation qui faiſoit la plus grande conſommation de l’huile, des fanons & du blanc de la baleine, en a tout-à-fait abandonné la pêche.

Il étoit aisé de la reprendre dans le golfe Saint-Laurent, & même à l’embouchure du Saguenay, tout près de l’excellent port de Tadouſſac. On veut même qu’elle y ait été eſſayée à l’arrivée des François dans le Canada, & qu’elle n’ait été interrompue que parce que les fourrures offroient des profits plus faciles & plus rapides. Ce qui eſt sûr, c’eſt que les pêcheurs auroient couru moins de riſque, auroient été obligés à moins de

dépenſe