Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v8.djvu/300

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qu’un débarquement fait à une plus grande diſtance, ne pouvoit ſervir de rien, parce qu’il ſeroit impoſſible de tranſporter l’artillerie & les autres choſes néceſſaires pour un grand ſiège, on s’étoit attaché à le rendre impraticable au voiſinage de la place. L’aſſaillant vit la ſageſſe des meſures qui lui annonçoient des périls & des difficultés. Son courage n’en fut pas affoibli. Mais appelant la ruſe à ſon ſecours, pendant que par une ligne prolongée il menaçoit & couvroit toute la côte, il deſcendit en force ſur le rivage de l’anſe au Cormoran.

Cet endroit étoit foible par ſa nature. Les François l’avoient étayé d’un bon parapet, fortifié par des canons dont le feu le ſoutenoit, & par des pierriers d’un gros calibre. Derrière ce rempart étoient deux mille bons ſoldats & quelques ſauvages. En avant, on avoit fait un abattis d’arbres ſi ſerré, qu’on auroit eu bien de la peine à y paſſer, quand même il n’auroit pas été défendu. Cette eſpèce de paliſſade qui cachoit tous les préparatifs de défenſe, ne paroiſſoit dans l’éloignement qu’une plaine verdoyante.

C’étoit le ſalut de la colonie, ſi l’on eût