Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v8.djvu/306

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bliffemens François, qui, joints aux anciens, ſembloient les envelopper. Elles craignirent que les Apalaches, qui devoient ſervir de limites naturelles aux deux nations, ne fuſſent une barrière inſuffiſante contre les entrepriſes d’un voiſin inquiet & belliqueux. Dans cette défiance, elles paſſèrent elles-mêmes ces célèbres montagnes, pour diſputer à la nation rivale la poſſeſſion de la Belle-Rivière. Cette première démarche ne fut pas heureuſe. On battit les détachemens qui ſe ſuccédoient ; on détruiſit les forts à meſure qu’ils s’élevoient.

Pour arrêter le cours de ces diſgraces, & venger l’affront qu’elles imprimoient à la nation, la métropole fit paſſer des forces conſidérables au Nouveau-Monde, ſous les ordres de Braddock. Ce général alloit attaquer, dans l’été de 1755, le fort Duqueſne avec trente-ſix canons & ſix mille hommes, lorſqu’il fut ſurpris à quatre lieues de la place, par deux cens cinquante François & ſix cens cinquante ſauvages, qui exterminèrent ſon armée. Ce revers inexplicable arrêta la marche des trois corps nombreux, qui alloient fondre ſur le Canada. La terreur

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