Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v8.djvu/340

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qui fut honorée du grand nom de Religion-Anglicane.

Éliſabeth, qui mit la dernière main à cet important ouvrage, en trouva la théorie trop ſubtile, & crut devoir y ajouter des cérémonies, pour attacher les eſprits par les ſens. Son goût naturel pour la magnificence, le déſir d’étouffer les diſputes ſur le dogme, en amuſant par les ſpectacles du culte, la faiſoient pencher vers une plus grande augmentation des ſolemnités. Mais la politique gêna ſes inclinations, & l’obligea de les ſacrifier aux préjugés d’un parti, qui, lui ayant aplani le chemin du trône, pouvoit l’y affermir.

Loin de ſoupçonner que Jacques I exécuteroit ce qu’Éliſabeth n’avoit pas même osé tenter, on devoit le croire porté à reſtreindre les rites eccléſiaſtiques. Ce prince avoit été élevé dans le ſein du preſbytérianiſme, ſecte arrière, à qui la ſimplicité de ſes habits, la gravité de ſes mœurs, l’auſtérité de ſes principes, un uſage habituel des expreſſions de l’écriture, l’affectation même de ne prendre ſes noms de baptême que dans l’ancien-teſtament, ſembloient devoir ins-