Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v8.djvu/343

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voies les plus violentes. Ce projet cauſoit d’autant plus d’ombrage, qu’il étoit ſoutenu par les préjugés & les intrigues d’une reine audacieuſe, qui avoit apporté de France une paſſion immodérée pour le pouvoir abſolu & pour le papiſme.

On concevroit à peine l’aigreur que des ſoupçons ſi graves avoient répandue dans les eſprits. Une prudence ordinaire auroit laiſſé à la fermentation le tems de ſe calmer. L’eſprit de fanatiſme fit choiſir ces jours nébuleux, pour tout rappeler à l’unité de la religion Anglicane, qui étoit devenue plus odieuſe aux non-conformiſtes, depuis qu’ils la voyoient ſurchargée de pratiques qu’ils regardoient comme ſuperſtitieuſes. Il fut ordonné, dans les deux royaumes, de ſe conformer au culte & à la diſcipline de l’égliſe épiſcopale. On ſoumit à cette loi les Preſbytériens, qui commençoient à s’appeler Puritains ; parce qu’ils faiſoient profeſſion de ne prendre que la parole de Dieu, pure & ſimple, pour règle de leur conduite & de leur croyance. On y aſſujettit tous les calviniſtes étrangers qui étoient dans le royaume, quelle que fut la différence de leurs opi-