Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v8.djvu/346

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mières ſemées dans les récits des voyageurs & des miſſionnaires, pour voir l’Amérique telle que la nature l’a faite, & pour ſaiſir ſes rapports avec le reſte du globe.

On croit être sûr aujourd’hui que le nouveau continent n’a pas la moitié de la ſurface du nôtre. Leur figure, d’ailleurs, offre des reſſemblances ſingulières, qui pourroient conduire à des inductions séduiſantes, s’il ne falloit pas ſe défier de l’eſprit de ſyſtême, qui vient nous arrêter ſouvent à la moitié du chemin de la vérité, pour nous empêcher d’arriver au terme.

Les deux continens paroiſſent former comme deux bandes de terre qui partent du pôle arctique, & vont ſe terminer au tropique du capricorne, séparées à l’eſt & à l’oueſt par l’océan qui les environne. Quels que ſoient, & la ſtructure de ces deux bandes, & le balancement ou la ſymétrie qui règne dans leur figure, on voit bien que leur équilibre ne dépend pas de leur poſition. C’eſt l’inconſtance de la mer qui fait la ſolidité de la terre. Pour fixer le globe ſur ſa baſe, il falloit, ce ſemble, un élément qui, flottant ſans ceſſe autour de notre planète, pût