Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v8.djvu/349

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double impulſion, doit, ce ſemble, précipiter les eaux vers l’équateur. Il n’y a que l’aplatiſſement du globe vers les pôles, qui donne une raiſon ſuffiſante de cette grande étendue d’eaux qui nous a dérobé juſqu’à préſent les terres auſtrales. La mer ne peut guère ſortir de l’enceinte des tropiques, ſi les zones tempérées & glaciales ne ſe trouvent pas plus voiſines du centre de la terre que la Zone Torride. C’eſt donc la mer qui fait l’équilibre de la terre, & qui diſpoſe de l’arrangement de ſes matières. Une preuve que les deux bandes ſymétriques que préſentent au premier coup-d’œil les deux continens du globe, ne ſont pas eſſentielles à ſa conformation, c’eſt que le nouvel hémiſphère a[sic] reſté beaucoup plus long-tems que l’ancien ſous les eaux de la mer. D’ailleurs, s’il y a des reſſemblances ſenſibles entre les deux hémiſphères, ils n’ont peut-être pas moins de différences qui détruiſent la prétendue harmonie qu’on ſe flatte d’y remarquer.

Quand avec la mappemonde ſous les yeux, on voit la correſpondance locale qui ſe trouve entre l’iſthme de Suez & celui de Panama,