Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v8.djvu/387

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Angleterre qui prend ſa place dans la pourſuite d’un projet, où l’avantage de ſa ſituation l’attache plus fortement. Cependant les voyages ſe multiplient plus que les lumières. L’oppoſition de navigateurs, partagés entre la poſſibilité, la probabilité, la certitude du paſſage que l’on cherche, tient la nation entière dans un doute pénible. Loin de répandre du jour, les relations qu’on publie épaiſſiſſent le nuage. Elles ſont ſi confuſes, ſi myſtérieuſes, ſi remplies de réticences, d’ignorance ou de mauvaiſe foi, qu’avec la plus vive impatience de prononcer on n’oſe aſſeoir un jugement ſur des témoignages ſi ſuſpects. Arrive enfin la fameuſe expédition de 1746, d’où l’on voit ſortir quelques clartés, après des ténèbres profondes qui duroient depuis deux ſiècles. Sur quoi les derniers navigateurs fondent-ils de meilleures eſpérances ? D’après quelles expériences oſent-ils former leurs conjectures ? Tranſcrivons leurs raiſonnemens.

Trois vérités dans l’hiſtoire de la nature, doivent paſſer déſormais pour démontrées. La première eſt, que les marées viennent de l’océan, & qu’elles entrent plus ou moins