Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v8.djvu/393

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gloire ou d’autres motifs pouſſoient à cette entrepriſe. Rien ne peut changer cet eſprit d’iniquité qui tient à l’eſſence même du monopole.

VIII. Le paſſage de la baie d’Hudſon aux Indes Orientales a-t-il été cherché convenablement.

Cependant, ce ne ſeroit peut-être pas aux mers ſeptentrionales qu’il faudroit s’attacher principalement, pour découvrir le paſſage ſi déſiré. Un bruit ſourd ſe répandit, il y a deux ſiècles, qu’il en exiſtoit un ailleurs, qu’on déſignoit quelquefois ſous le nom d’Anian. Les Eſpagnols, qui ne connoiſſoient pas encore la voie du cap de Horn pour entrer dans la mer du Sud, & qui n’y arrivoient que par le détroit de Magellan, décrié par de fréquens naufrages, ſaiſirent avec chaleur cette opinion populaire. Ils firent cinq expéditions auſſi diſpendieuſes qu’inutiles, & finirent enfin par déſabuſer l’Europe d’une fable qu’on les accuſoit d’avoir inventée, pour détourner les autres nations du deſſein de chercher un canal vers le Septentrion.

Ce repos ne fut pas, dit-on, de durée, la cour de Madrid, avertie que la Nouvelle-Angleterre prépare, en 1636, un nouvel armement pour découvrir le paſſage par la