Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v8.djvu/431

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Les frais de leurs établiſſemens ſont perdus, par l’impoſſibilité de la ſuivre avec tout l’attirail qu’exige cette pêche.

Elle finit dès les premiers jours de ſeptembre ; parce que le ſoleil ceſſe alors d’avoir la force néceſſaire pour sécher la morue. Tous les navigateurs n’attendent pas même cette époque pour mettre à la voile. Pluſieurs ſe hâtent de prendre la route des Indes Occidentales ou des états catholiques de l’Europe, pour obtenir les avantages de la primeur, qu’on perdroit dans une trop grande concurrence.

Des ports de France partirent pour cette pêche, en 1773, cent quatre bâtimens qui compoſoient quinze mille ſix cens vingt-un tonneaux, & qui avoient ſept mille deux cens ſoixante-trois matelots. Cent quatre-vingt dix mille cent ſoixante quintaux & deux mille huit cens vingt-cinq barriques d’huile furent la récompenſe de leurs travaux. Ces deux objets réunis rendirent 3 816 580 l.

Mais comment eſt-il arrivé qu’un empire dont la population eſt immenſe, dont les côtes ſont très-étendues ; qu’un gouvernement qui a de ſi grands beſoins, & pour ſes provinces