Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v8.djvu/470

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Tous les cultes partent d’un tronc commun, qui ſubſiſte & qui ſubſiſtera à jamais, ſans qu’on oſe l’attaquer, ſans qu’on puiſſe prévoir la nature des branches qu’il repouſſera, ſans qu’il ſoit permis d’eſpérer d’en arracher une ſeule qu’avec effuſion de ſang. Il y auroit peut-être un remède, ce ſeroit une ſi parfaite indifférence des gouvernemens, que ſans aucun égard à la diverſité des cultes, les talens & la vertu conduiſiſſent ſeuls aux places de l’état & aux faveurs du ſouverain. Alors, peut-être, les différentes égliſes ſe réduiroient à des différences inſignifiantes d’école. Le catholique & le proteſtant vivroient auſſi paiſiblement l’un à côté de l’autre, que le cartéſien & le newtonien. Nous diſons peut-être, parce qu’il n’en eſt pas des matières de religion, ainſi que des matières de philoſophie. Le défendeur du plein ou du vuide ne croit ni offenſer ni honorer Dieu par ſon ſyſtême. Le plus zélé ne compromettroit pour ſa défenſe ou ſa propagation, ni ſon repos, ni ſon honneur, ni ſa fortune, ni ſa vie. Qu’il perſiſte dans ſon opinion ou qu’il l’abandonne, on ne l’appellera point apoſtat. Ses leçons ne ſeront point traitées d’impiétés