Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v8.djvu/500

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La pêche de la morue eſt encore plus utile à la Nouvelle-Angleterre. De ſes ports nombreux, ſortent tons les ans pour différens parages plus ou moins voiſins, cinq cens bâtimens de cinquante tonneaux avec quatre mille hommes d’équipage. Ils pêchent au moins deux cens cinquante mille quintaux de morue.

La baleine occupe auſſi ces colonies. Avant 1763, la Nouvelle-Angleterre faiſoit cette pêche en mars, avril & mai, dans le golfe de la Floride ; & en juin, juillet, août, à l’eſt du grand banc de Terre-Neuve. On n’y envoyoit alors que cent vingt chaloupes, de ſoixante-dix tonneaux chacune, & montées par ſeize cens hommes. En 1767, cette pêche occupa 7 290 matelots. Il faut dire les raiſons d’une augmentation ſi conſidérable.

Le déſir de partager la pêche de la baleine avec les Hollandais agita long-tems la Grande-Bretagne. Pour y réuſſir, on déchargea vers la fin du règne de Charles II, de tous les droits de douane, le produit que les habitans du royaume obtiendroient à cette pêche dans les mers du Nord : mais cette faveur ne s’étendit pas aux colonies, dont l’huile & les fanons de baleine devoient un droit de 56 l.