Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v8.djvu/520

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vigation eſt-elle interrompue par deux caſcades qui obligent à deux portages d’environ deux cens toiſes chacun. Mais d’Albani à l’océan, c’eſt-à-dire dans l’eſpace de cent cinquante milles, on voit voguer ſur ce magnifique canal, avec la marée, jour & nuit, durant toutes les ſaiſons, ſans crainte d’aucun accident, des bâtimens de quarante à cinquante tonneaux qui entretiennent une circulation continuelle & rapide dans la colonie.

La partie de ce grand établiſſement que les navigateurs trouvent d’abord, c’eſt l’iſle Longue, séparée du continent par un canal étroit. Elle a cent vingt milles de long, ſur douze de large, divisés en trois comtés. Les ſauvages, qui occupoient ce grand eſpace, s’éloignèrent ou périrent ſucceſſivement. Leurs oppreſſeurs dûrent leur première aiſance à la pêche de la baleine & du loup-marin. À meſure que ces races qui cherchent les côtes déſertes diſparurent, on s’occupa de la multiplication des troupeaux, ſur-tout des chevaux. Quelques cultures ſe ſont depuis établies ſur ce ſol trop ſablonneux.

Le terrein eſt plus inégal dans le continent : mais il devient plus uni & plus productif à