Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v8.djvu/96

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mille. Elles formoient une espèce de ligue ou d’association, assez semblable à celle des Suisses ou de la Hollande. Leurs députés s’assembloient tous les ans pour faire le festin d’union, & pour délibérer sur les intérêts de la république.

Quoique les Iroquois ne s’attendissent pas à être provoqués par des ennemis si souvent vaincus, ils ne furent pas surpris. Le combat s’engagea avec une égale confiance de part & d’autre. Les uns la fondoient sur leur supériorité habituelle ; les autres, sur le secours du nouvel allié, dont les armes à feu ne pouvoient manquer d’entraîner la victoire. En effet, Champlain & les deux François qui l’accompagnoient, n’eurent pas plutôt tué à coups d’arquebuse, deux chefs Iroquois, & blessé mortellement le troisième, que l’armée entière, également étonnée & consternée, prit la fuite.

Un changement d’attaque lui fit changer de défense. Dans la campagne suivante, elle crut devoir se retrancher contre des armes qu’elle ne connoissoit pas. Mais cette précaution fut inutile. Malgré l’opiniâtreté de la résistance, les retranchemens furent