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PAUVRETÉ.
À Anatole Buju
En ai-je assez passé de ces tristes dimanches,
À regarder tomber la pluie au fond des cours ;
Ou bien à voir les gens s’ébattre aux alentours,
De ma croisée, où se jetait l’ombre des branches !
Ah ! je sais le vide insipide de ces jours
Où rien n’occupe, où l’on délaisse, sur leurs planches.
Les livres, auxquels d’ordinaire on a recours,
Et d’où, toi, rêverie aimable, tu t’épanches !
Ces dimanches d’hier, c’étaient ceux d’aujourd’hui ;
Les lieux changent, mais c’est toujours le même ennui ;
La même impuissance à s’éprendre ; le stérile
Effort d’aimer quoi que ce soit ; et le tracas,
Pour l’âme désœuvrée, inquiète, et le cœur las,
De sentir l’heure encor moins lente qu’inutile !