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MATHÉMATIQUES ET MATHÉMATICIENS

offrir sans aucun mélange des connaissances évidentes et certaines, un si grand avantage ne la rendrait-il pas digne de notre étude ? Elle est pour ainsi dire la mesure la plus précise de notre esprit, de son degré d’étendue, de sagacité, de profondeur et de justesse. Si elle ne peut nous donner ces qualités, on conviendra du moins qu’elle les fortifie, et fournit les moyens les plus faciles de nous assurer nous-mêmes, et de faire connaître aux autres, jusqu’à quel point nous les possédons.

d’Alembert.

Ces considérations justifient l’importance attribuée aux Mathématiques dans la plupart des examens.

ORIGINE

Les mathématiques, dit-on, ne peuvent avoir leur première origine dans l’observation : car les objets qu’elles étudient sont fort différents de ceux que l’observation nous montre. Les mathématiques raisonnent sur des cercles et des triangles parfaits ; mais, dans la nature, aucun objet n’est parfaitement circulaire ni parfaitement triangulaire ; les mathématiques n’ont donc pu prendre leur objet à l’observation de la nature, et les idées sur lesquelles elles raisonnent sont de pures créations de l’esprit.

Voici la réponse qu’il convient de faire à cette objection. Sans doute, aucun objet matériel n’est terminé par des lignes parfaitement droites, par des surfaces parfaitement planes ; mais chacun dévie de la ligne