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MATHÉMATIQUES ET MATHÉMATICIENS

Il y avait des rebuffades célèbres. Celle entre autres d’un académicien qui dit à un auteur dramatique : « Je ne vais pas dans ces théâtres-là ! » Le pauvre auteur avait pourtant été joué à la Comédie française. Je me rappelle même, après soixante-trois ans, trois de ces vers qui étaient célèbres à l’École normale :

Élève distingué d’une célèbre école,
Charle est ingénieur et dans tout ce qu’il dit
De la polytechnique on reconnaît l’esprit

CONTRADICTIONS

L’auteur d’un livre sur les événements de 1870 raconte qu’il sortit vers deux heures du matin de la Chambre après la séance de nuit du 4 septembre où fut prononcée la déchéance de l’Empire : « Au bout du pont de la Concorde, j’aperçois M. Thiers penché à la portière de sa voiture, il raconte Sedan… et là-bas, dans le fond, derrière les tours de Notre-Dame et derrière la flèche de la Sainte-Chapelle, derrière les clochetons du Palais-de-Justice, dans l’azur plein d’étoiles glisse doucement la lune. »

Or le 4 septembre, dès 11 heures du soir, la lune se trouvait dans la direction du Champ-de-Mars à l’opposé de la Sainte-Chapelle, réplique un astronome.

Menu détail, est-ce que les peintres se préoccupent de placer comme il faut les cornes de la lune ?

Lamartine a dit : Vénus se lève à l’horizon…

Dans un roman : « La lune, à son zénith, annonçait minuit. » À son zénith ! Puis, l’heure du passage de la lune au méridien varie chaque jour.