Page:Reclus - Correspondance, tome 1.djvu/189

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Les principales difficultés de l’installation d’Élisée à Paris étaient presque vaincues, grâce à ses infatigables recherches, aux connaissances sérieuses qui firent accueillir ses premiers travaux comme une bonne aubaine, car rares étaient encore les voyageurs et géographes voyant et jugeant de haut, présentant leurs observations dans la belle forme concise qu’il leur donna tout de suite, grâce aussi, il faut le dire, à sa cohabitation avec Élie, assuré du gagne-pain par une modeste place dans le secrétariat du Crédit Mobilier.

« Cette institution financière avait de très hautes prétentions. Les deux frères Isaac et Émile Péreire qui la dirigeaient, se considéraient comme les continuateurs pratiques du socialisme saint-simonien ; ils voulaient faite grand et réaliser cette union prônée du travail, du talent et du capital qui, d’après Saint-Simon, devait ramener à jamais l’harmonie parmi les hommes, prétentions qui n’eurent d’autre résultat que celui de grouper en un même établissement de Paris de vénérables épaves des écoles socialistes et des penseurs éminents, parmi lesquels les frères Reclus trouvèrent des amis, peut-être même des collaborateurs pour des entreprises futures… »

Élisée pouvait donc se marier sans appréhensions du lendemain, et ce fut à Sainte-Foy qu’il alla chercher sa femme, jeune et belle mulâtresse, entrevue autrefois