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À sa sœur Louise[1], en Irlande.


Paris, 1859.
Ma très chère sœur.

C’est ma plume que la communauté a choisie pour t’écrire quelques paroles d’affection. Chacun a notre tour, nous devons te dire que nous t’aimons, que nous te souhaitons bon espoir, courage et bon succès dans la guerre que tu as entreprise contre les traditions, contre les convenances, contre les mièvreries sentimentales pour devenir une fille de la liberté. Nous tous qui voulons être bons, nous sommes comme ces nageurs qui ramons contre le courant : il nous faut non seulement lutter contre l’eau qui nous entraîne, il faut aussi vaincre notre propre lassitude et nos défaillances. Tu es jeune, enthousiaste, généreuse, avance donc le plus que tu pourras, afin que la bonté et l’amour de la vérité deviennent chez toi spontanés, que tu sois parfaite sans faire au-

  1. Louise, sa quatrième sœur, alors institutrice en Irlande.