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SECONDE PARTIE.


L’AUTORITÉ RELATIVE.


XXIX. L’autorité relative et la liberté relative ne sont que les deux faces du même principe, celui du relatif.

Autant l’absolu est ennemi du relatif, autant est grand l’antagonisme entre les deux expressions du même principe relatif. Si bien que l’autorité relative combat la liberté relative, et que ces deux, liguées ensemble, combattent l’autorité et la liberté absolues. Et néanmoins l’autorité relative prend sa source dans la souveraineté absolue, comme la liberté relative dans la liberté absolue.

XXX. L’autorité relative dit que la souveraineté absolue est impossible, par cela même qu’elle se prétend absolue. L’homme n’est point absolu, partant rien d’absolu ne lui peut être imposé.

De plus, l’autorité absolue est absurde par cela même qu’elle se met au-dessus, c’est-à-dire, en dehors de la raison. Est absurde qui commande l’absurdité.

De même, l’autorité absolue est immorale en tant qu’elle se met en dehors des lois de la justice et de la morale.

XXXI. L’autorité relative combat maintenant la religion de la souveraineté absolue, après avoir attaqué sa morale et sa philosophie.

Si le bien et le juste ne sont tels que par la volonté de Dieu, si ce qui est aujourd’hui faux et mauvais pouvait cesser de l’être demain, le bien n’aurait plus qu’une valeur d’arbitraire, arbitraire voulu de toute éternité peut-être,