Page:Reclus - Examen religieux et philosophique du principe de l’autorité.djvu/39

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Tel ne goûte de la noix que le brou très-amer.

Tel en mange le fruit.


XIV.

Dieu n’est l’objectivité suprême, que parce qu’il est la suprême subjectivité.


XV.

Nul ne s’assimile l’objectivité, que selon la puissance de sa subjectivité. Si je n’ai pas plus la conscience de moi que n’en a le caillou de la route, pas plus que lui je n’aurai le sentiment de Dieu. Ma vie, c’est mon amour. —


XVI.

Une vérité supérieure serait funeste à une vie inférieure. Le poisson qui doit respirer le peu d’air contenu dans l’eau, s’asphyxie dans l’air atmosphérique.

Tout est mortel pour l’être qui balance entre la vie et le néant, mais pour la vie tout est vivifiant.

Ceci s’applique à la foi, à l’amour, à toutes les énergies du cœur.


XVII.

On dit que deux infinis ne sauraient coexister sans se limiter, c’est-à-dire sans se détruire mutuellement.

Cela est vrai pour des infinis qui seraient de même nature. Cela serait vrai pour la coéternité du Bien et du Mal, les deux faces du même principe moral.

Est-ce vrai pour des infinis qui seraient de nature différente ?