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GÉOGRAPHIE.

Leyre (85 kilomètres), jolie rivière à laquelle accourent des eaux filtrées dans le sable, abondantes, claires, bien que brunes, comme toutes celles de la Lande. Elle unit la Leyre de Sabres et la Leyre de Sore.

Du Bassin d’Arcachon à l’Adour, on passe d’abord près de la dune de Lescours (89 mètres), la plus haute en France. Puis vient l’embouchure du Courant de Mimizan. Ce fleuve a pour principe, à 19 ou 20 mètres d’altitude, le lac entouré de grands pins, de coteaux de sable, de marais, qu’on nomme l’étang de Cazau ; un chenal mène de ce lac à l’étang de Biscarosse, également environné de marécages, de dunes et de pinadas : à son tour Biscarosse émet le Courant de Sainte-Eulalie, torrent pur écumant sur les rocs d’alios ou passant en silence à l’ombre du chêne et de l’ormeau sur la couche moelleuse des sables. Puis cette eau vive s’amortit dans l’étang d’Aureilhan ; et de ce dernier bassin sort le Courant de Mimizan, qui forma près de la mer un port à jamais disparu, dans l’acception littérale du mot, enseveli qu’il est sous la dune d’Udos, aujourd’hui toute noire de pins ; et quand elle eût englouti ce port, la dune continua sa course : lorsqu’on la fixa, l’arène roulante venait d’ensevelir la moitié de Mimizan, à 5 kilomètres de l’Atlantique.

Le littoral s’ouvre ensuite pour donner passage au Courant de Contis, déversoir de l’étang de Saint-Julien ; au Courant de la Huchette, émissaire de l’étang de Léon ; enfin au courant du Vieux-Boucau, décharge de l’étang de Soustons. Ce dernier chenal servit pendant quelque temps de terme à l’Adour, quand ce fleuve, barré par le sable en aval de Bayonne, fut contraint de remonter au nord parallèlement à la côte. À cette époque, le Vieux-Boucau était une ville animée par de grands navires ; aujourd’hui, c’est un village qui promène des canots sur un petit estuaire.

À mi-chemin du Vieux-Boucau au Nouveau-Boucau, c’est-à-dire de l’ancienne bouche de l’Adour à son embouchure actuelle, le chenal de Cap-Breton servit momenta-