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GÉOGRAPHIE.

ment par un canal allant en tranchée vers le Rio Salado ; pour l’instant, c’est une cuve sans profondeur, presque toujours sans eaux, où l’on marche sur du sel qui craque, du soi qui cède.

D’Oran aux caps qui terminent son golfe au nord-est, le Djébel-Kahar (604 mètres) ou Montagne des Lions, cône isolé qu’on prendrait de loin pour un volcan sur un plateau, contemple une côte élevée ; plus loin le Djebel-Orouze (631 mètres) plonge dans le flot par le cap de l’Aiguille, le cap Ferrat, le cap Carbon, qui sont trois bornes entre le golfe d’Oran et le golfe d’Arzeu et Mostaganem.

Arzeu ressemble à Mers-el-Kébir : une grande fontaine en eût fait une grande ville, car son port est excellent ; les Romains l’appelaient Portus Magnus, comme ils nommaient Mers-el-Kébir Portus Divinus. On lui a prédit de hautes destinées, mais jusqu’à ce jour il languit au bord d’une rade capable d’accepter 200 navires ; il compte sur le chemin de fer qui l’unit à la plaine d’Eghris et à la Mer d’alfa de Saïda-Géryville. Cette ligne longe le golfe d’Arzeu jusqu’au delà de la plage de sable où la Macta tombe dans la mer par un courant sans profondeur, au pied de dunes qui la rejettent à l’ouest.


La Macta, qui draine un bassin de près d’un million d’hectares, sort des vastes marais où se joignent l’Habra et le Sig. Son volume est de 2 mètres cubes par seconde à l’étiage, de 800 en grande crue. Elle n’a que 5 kilomètres.

À 30 kilomètres à vol d’oiseau au sud-ouest de Mascara, trois oueds se rencontrent dans le val des Trois-Rivières, et le plus grand de ces courants vient précisément d’en recevoir un quatrième : ce bassin devrait donc se nommer les Quatre-Rivières. C’est une chose rare qu’un confluent de quatre vallées.

Les quatre cours d’eau qui se sont donné ce rendez-