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Taravaï 120, Akamarou 130, Aoukéna 97 ; le nombre des Blancs est de 5. Les gens des Gambier, devenus catholiques, ont pour aïeux des Polynésiens émigrés de Rarotonga, terre à l’ouest-sud-ouest de Taïti. On pêche l’huître perlière et la nacre dans la mer qui baigne ces îlots arides, où se profile un volcan mort, appelé le Mont Duff.

Plus près de la Nouvelle-Calédonie que de Taïti, la France est la suzeraine des Wallis et de Foutouna, îlots de corail, autour d’Ouvéa : celle-ci, charmante île volcanique, est fertile et de bon climat ; deux lacs, qu’on peut croire d’anciens cratères, y dorment parmi des collines de 200 mètres. Sur ses 2 500 hectares habitent 3 500 Polynésiens, bons catholiques en voie d’accroissement.




CHAPITRE IV

COLONIES D’AFRIQUE


Sénégal. — Du Sahara jusqu’à Sierra Léone, de l’Atlantique au sommet des monts derrière lesquels le Niger fuit au nord-est vers Tombouctou, le Sénégal ou Sénégambie dépend pour moitié de la France, qu’on craint ici plus ou moins sur 25 millions d’hectares, mais qui ne règne directement que sur 208 000 personnes.

Longtemps on nous a jeté ce nom de Sénégal à la face ; mais ce vieux témoin de notre impuissance en Afrique, ce pays décrié, fournaise et marais, est à la veille de s’étendre au loin vers l’Orient : Riez, pauvre comptoir, il sera demain vaste empire. Après l’Algérie, nous n’avons rien d’aussi digne de la France.

La Sénégambie tient ce nom de ses deux maîtres fleu-