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L’HOMME.

tal ; mais ce travail est difficile et coûteux. La besogne est plus facile lorsqu’ils ont devant eux des terrains de transport, tels que sables meubles et cailloux. Alors, ils s’installent en face, avec d’énormes pompes à incendie, ravinent incessamment les talus à grands jets et démolissent ainsi peu à peu la montagne pour en extraire toutes les molécules d’or. En France, on a eu l’idée de déblayer de la même manière une partie des énormes amas d’alluvions antiques accumulés en plateaux au devant des Pyrénées ; au moyen de canaux, tous ces débris, transformés en limons fertilisants, serviraient à exhausser et à féconder les plaines nues des Landes.

Certes, ce sont là des progrès considérables. Le temps n’est plus où les seuls chemins des montagnes étaient des ornières tellement étroites que deux piétons, venant en sens contraire, ne pouvaient s’éviter et devaient passer l’un sur le dos de l’autre couché sur le sentier. Tous les points de la terre deviennent accessibles, même aux invalides et aux malades ; en même temps, toutes les ressources deviennent utilisables, et la vie de l’homme