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CHAPITRE III

LE TORRENT DE LA MONTAGNE


Parmi les innombrables ruisseaux qui courent à la surface de la terre et se jettent dans l’océan ou se réunissent pour former rivières ou grands fleuves, celui dont nous allons suivre le cours n’a rien qui le signale particulièrement à l’attention des hommes. Il ne sort point des hautes montagnes chargées de glaces ; ses bords n’offrent point une splendeur exceptionnelle de végétation ; son nom n’est point célèbre dans l’histoire. Certes, il est charmant ; mais quel ruisseau ne l’est pas, à moins qu’il ne coule à travers des marécages rendus fétides par les égouts des villes, ou que ses rivages n’aient été gâtés par une culture sans art ?