Page:Reclus - L'Homme et la Terre, tome V, Librairie universelle, 1905.djvu/216

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
211
libération des nègres

par la mise en liberté des 800 000 noirs asservis qui se trouvaient encore dans les États occupés par les Unionistes. Le scrupuleux président Lincoln fixait au 1er janvier 1900 le délai d’émancipation du dernier travailleur nègre des États-Unis, mais l’enchaînement des faits demandait une solution plus rapide, et bientôt, dans chaque État, les esclaves furent définitivement rachetés. Mais habitués à la discipline par la terrible école de l’esclavage, les nègres du Sud continuèrent de l’observer pendant la guerre, soit envers leurs anciens maîtres, soit envers leurs émancipateurs.

Cl. du Century.

le pont de burnside en 1886


Tout au plus quelques milliers d’entre eux s’étaient-ils enfuis des plantations pour rejoindre les armées fédérales où les officiers du Nord les accueillirent comme « contrebande de guerre », se permettant de les utiliser au profit de l’union en les incorporant dans les régiments de marche. Lorsque les Fédéraux purent enfin passer de la défensive à la franche offensive et pénétrer au loin dans les plantations des États méridionaux, armés de la proclamation de la liberté, les noirs valides purent accourir de toutes parts dans les rangs des envahisseurs, et jusqu’à 200 000 d’entre eux combattirent ainsi pour la cause de leur race, mais