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l’homme et la terre. — peuplement de la terre

de plus en plus considérable. Tout progrès de la science agricole appliqué sur les dix mille millions d’hectares que l’humanité possède en terres cultivables représente un accroissement possible de nourriture et une augmentation correspondante de mangeurs. Précisément la partie du monde qui, dans son ensemble, est le mieux adaptée à la production végétale et, par conséquent, à l’alimentation humaine, est à peine entamée par le travail dans l’immensité de son pourtour ; et ce travail est employé pour une bonne part à la production ou à la cueillette de denrées industrielles d’utilité secondaire. Telle étendue forestière d’un millier de kilomètres carrés offre à peine quelques clairières où l’homme s’occupe de gratter le sol pour y jeter de la semence qui se reproduira au centuple, si les herbes folles ne l’ont pas immédiatement étouffée. En Colombie, telle agglomération de cabanes habitée par des pêcheurs n’a d’autres jardins que des paniers de terre suspendus aux branches de grands arbres.