Page:Reclus - L’Évolution, la révolution et l’idéal anarchique.djvu/111

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
95
et l’idéal anarchique

« Et pourtant il faut un maître ! » répétaient-ils à l’envi. Aussi s’arrangèrent-ils bientôt de manière à se donner ce maître, sans lequel ils ne s’imaginaient pas de société possible : évidemment leur monde politique devait être fait à l’image de leur propre monde familial, dans lequel ils revendiquaient l’autorité, la force même et la violence. Tant d’exemples de royautés diverses frappaient leurs yeux, et d’autre part l’hérédité de la servitude s’élimine si difficilement du sang, des nerfs, de la cervelle, que malgré le fait accompli, ils ne voulaient point admettre cette révolution des villes qui n’était pas encore une évolution des esprits villageois.

Heureusement que les rois eux-mêmes se chargent de détruire leur antique