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l’évolution, la révolution

Juifs et de toutes les religions qui en sont dérivées nous interdit comme la nourriture vénéneuse par excellence, comme le poison moral viciant toutes choses, et même, « jusqu’à la troisième génération », la descendance de celui qui l’a goûté ! Apprendre, voilà le crime d’après l’Église, le crime d’après l’État, quoi que puissent imaginer des prêtres et des agents de gouvernement ayant absorbé malgré eux des germes d’hérésie. Apprendre, c’est là au contraire la vertu par excellence pour l’individu libre se dégageant de toute autorité divine ou humaine : il repousse également ceux qui, au nom d’une « Raison suprême », s’arrogent le droit de penser et de parler pour autrui et ceux qui, de par la volonté de l’État, imposent des lois, une