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l’évolution, la révolution

vont s’engouffrer dans les coffres forts à chiffres savants et à centuple serrure. On nous dit toujours d’attendre l’œuvre du temps, qui doit amener l’adoucissement des mœurs et la réconciliation finale ; mais comment ce coffre-fort s’adoucira-t-il, comment s’arrêtera le fonctionnement de cette formidable mâchoire de l’ogre, broyant sans cesse les générations humaines ?

Oui, si le capital, soutenu par toute la ligue des privilégiés, garde immuablement la force, nous serons tous les esclaves de ses machines, de simples cartilages rattachant les dents de fer aux arbres de bronze ou d’acier ; si aux épargnes réunies dans les coffres des banquiers s’ajoutent sans cesse de nouvelles dépouilles gérées par des associés