Page:Reclus - Les Croyances populaires.djvu/14

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divers dont il était question. « Je crois, m’écrivait-il, qu’il y a là des documents considérables assemblés depuis cinquante ans, des notes classées, étiquetées, merveilleusement en ordre, etc. »

Je m’empressai de répondre à mes deux correspondants que j’acceptais avec une respectueuse émotion la mission de confiance pour laquelle M. Élie Reclus avait bien voulu songer à moi ; que, à défaut de relations personnelles, tout ce que je savais de sa vie et de ses travaux m’avait, de tout temps, fait considérer son nom et son œuvre comme dignes d’être particulièrement honorés ; qu’ils voulussent bien, en conséquence, lui faire savoir sans plus tarder qu’il pouvait compter sur mon concours.

Par retour du courrier, M. Paul-Élie Reclus me manda qu’il avait pu donner connaissance à son père de mon acceptation. Puis il entrait dans quelques indications utiles pour la tâche qui m’incombait.

« Il y a d’abord, m’écrivait-il, de nombreux documents sur les mythes, cérémonies et croyances. Ces papiers, coupures, notes manuscrites, etc., sont classés en deux cent vingt cartons. Autant que j’ai compris, l’idée maîtresse de la classification était de montrer que toute religion était une question de nourriture ; plus tard mon père trouva le point de vue trop étroit, mais n’en respecta pas moins l’ordre primitif. — La seconde catégorie de papiers comprend les manuscrits des cours sur l’Histoire des Religions, qu’il professait depuis dix ans à l’Université Nouvelle de Bruxelles. »

Suivait une remarque du plus haut intérêt, qui projette une vive lumière sur cette existence admirable de dévouement, de désintéressement et de modestie : « Mon père m’a souvent dit qu’il importait peu que