Page:Recueil des Historiens des Gaules et de la France, tome16.djvu/24

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p. 468, col. 4

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en rm toujours en renchérissant, vm facétieux, irnimf Robert, trouva qtt* laa ««liera auroieot •score pjw/de grâce mi, en alongeant U pointa, •a k reœpussoit d’étoupes. Il ea fit l’ani à la cour de Guilkume-le-Roux, Roi d’Angleterre et Bue de Normandie où il m montra agitant à droite et à gauche cette longue pointe recourbée «a forme de corne de bélier ; ce qui fit donner à L’inventeur le nom de Cornard. Cela n’empêcha pu que l’invention ne prit faveur ; la plupart des Bobles adoptèrent ce simulacre de corne de bélier, comme le symbole de la force et du courage des, gens de guerre.

Orderic Vital de qui nom empruntons ces détails, s’éleva fortement contre cette innovation Qu’il attribue a une grande dépravation dans les merurs du siècle. • Autrefois, dit-il, on portoit » en. tout temps des souliers ronds la mesura • du pied de chacun, et les grands, aussi-bien que les hommes d’une moyenne condition, » ecclésiastiques et laïques, n’en porloient point > d’autres mais aujourd’hui les gens du monde » recherchent dam leurs parures ce qui flatte da• vantage leur goût perverti, ila regardent comme un ornement ce qui, aux yeux des personnes du s bon ton eût passé autrefois pour un travestis» sèment avilissant et une vraie saloperie. En disant cela Orderic Vital n’étoit que l’orga ne des bons esprits, qui voyoient avec douleur le dépérissement des moeurs patriarcales du vieux temps. Du Cange, au mot Rostra, cite une multitude de conciles ou de décrets synodaux qui défendent, au moins aux ecclésiastiques d’ajouter à leur chaussure cette difformité.

Malgré tant de réclamations et tout, ce que put dire la partie saine de la nation la mode des pigaecs ou souliers à la poulaine se soutint en France jusqu’au milieu du xiv.’ siècle, c’est-à-dire, pendant près de trois cents ans c’étoit même par la longueur des souliers qu’on distinguoit la qua` lité des personnages. « Davantage dit Guillaume l’aradin portoient les hommes des souliers » :ivant une longue pointe devant de demi-pied » de longueur ; es plui riches et apparens en por• toient d’un pied, et les Princes, de deux pieds qui estoit chose la plus absurde et ridicule que » l’on eust sceu voir. » Ce n’étoient pas seulement les hommes qui suivoient cette mode, Guibert abbé de Nogent nous apprend que, de son temps, les femmes l’adoptèrent aussi. Voyant que, non contentes de porter des souliers de Cordoue, c’està-dire, de maroquin elles chargeoient encore leurs pieds mignons’de longues pt gares il s’écrie d’un ton d’indignation, qu’il n’y avoit plus de pudeur sur la terre.

  • ->us avons dit que cette mode dura jusqu’au

mdiet’ du xiv.* siècle. Il ne fallut pas moins qu’une ordonnance du Roi Charles V, de l’an 1365, pour en proscrire l’usage. Nous n’avons pas l’ordonnance du Roi ; mais le continuateur de Guillaume de Nangis en parle en ces termes « Pendant les • longues guerres qui, sous les Valois, désolèrent • la France, les nobles et presque tous ceux qui > proliaca* pigaefat primut tapit impter* v • tivpù,et Mme inde amtorfvere ùuler contu » arteti» •* foc .ipm Coroardus eogtumiw wtfut «t : Citf«(f /rivoiam adinventiontm » m*g** pan nobiliwn, eeu quoddam in» sigws ’probitali* et virtutis opta, moa> » tecvta est. »

Bac Ordericus longo eœequitur ordine, ut otlendat quantum dépravait estent hominum mi mi mont. Ait enim • Anlea omni trt»» pqn rotundi nbUUara ad formant peéum » aoeàantur, eûqm summi et médiocres, rle> rtci et laici, competenter vestiebanlur al » mode teculara pârverm monta* compétent > scema tuperbi cupiunt ; el quod olim honorabiles viri turpissimum judicaverunt,

et omnino quasi itèrent refutaverunt, hoc moderni quasi met dulce,cntimant, et veluli tpeciale decus ampleclentet gtttant. » Bac diernt Ordericus cordaiorum hominum tenta ewprimebat dolentium prœdicanda majorum inttituta obliterari et in interilum ruere. Cangiut aulem, verbo Rostra multa congerit conciliorum et epiteoporum décréta, prohibent ! um tallent tcclésiatticis viris ejutmodi superfluitates calceit eorum adjiei. Âttamen, reluctantibui licel, et novis adinventionibut continua obloqueulibus illis

quibus mens erat sanior, obtinuit in Frauda pigaciarum teu alio nomine poulanearum utut ad usque medium xrv sœctdum id est, per annos penè trecentos. Denique rô ventum est ut quatttù quia potioris esset diynitatit lanto longioribus distingueretur rai 1 ceamenlit, ita ut plebeii hotnines acuminalam longitudinem semipedit ditiores el honoratioret longitudinem unius pedis Princi/xs vero duorum pedum longitudinem suis adderent calceamenlis quam rem absurdam

prorsus et ridiculam pronunriat Guiittltnut Par ad mus. Porro non inter viros tanliim vigebat ea consuetudo mulieres quoque eam œmulatas fuisse docet Guibertus ^oi-tgenti abbas. Indignatus enim mulieres œtale sud, Phaud contentas ornalucalceorumde Corduba, longit etiam delicatos pedes onerare pigaciis, v ;deas, inquit, calceorum de Corduba rostra torlicia totius ubique jacturam clamare pudoris.

Durimus id calceamentorxtm gémis adusque xiv tœculum in usu fuisse. Et quidem necetse fuit ut publico edicto Rex Carolus V poulanearum usum anno 13G5 omnibus el stngulis interdiceret. Régis edietwn non habemus ; at ejut meminil chronici .Sangiani continuatpr, his verbis • Quia istis tempo» ri bus guerra duraverunt viri nobilrs et t.