Page:Recueil des Historiens des Gaules et de la France, tome18.djvu/11

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1233, étoit certainement contemporain car, racontant, sous l’année 1215, la conspiration des Barons contre le Roi Jean d’Angleterre, il dit « J’ai été témoin de la division qui s’établit alors dans toutes les familles, les chefs et les vieillards tenant le parti du Roi, les jeunes suivant le parti contraire ; j’ai vu même des vieillards, par amour pour leur enfans, se ranger de leur côté. » D’ailleurs il déclare lui-même qu’il est le continuateur de, Hoveden. Ce qu’il raconte touchant l’expédition du Prince Louis, fils de Philippe-Auguste, contre le Roi d’Angleterre, quoique moins ample que ce qu’en a dit Mathieu Paris dans notre tome XVII, est exact et très-bien traité, et, à cet égard, devoit trouver place dans notre collection.

V. On trouve dans des collections imprimées d’historiens d’Angleterre, données par Thomas Gale, Henri Warthon et autres, un grand nombre de chroniques abrégées, la plupart anonymes. Nous n’avons employé que les Annales du monastère de Waverley, publiées par Thomas Gale, parce que, pour le règne de Philippe-Auguste, elles contiennent des choses assez intéressantes. Ces Annales, qui commencent à la conquête de l’Angleterre par Guillaume, Duc de Normandie, l’an 1060, et finissent en 1291, ne sont pas l’ouvrage d’un seul auteur, mais celui de plusieurs moines de Waverley qui se sont succédé dans ce travail, par cela même contemporains et témoins des faits qu’ils avancent. Cela est vrai particulièrement de celui qui tenoit la plume sous les règnes du Roi Jean et de Henri son fils, sur lesquels il s’étend beaucoup plus. Sous l’année 1*214, cherchant la cause du soulèvement des Barons contre le Roi Jean, il l’attribue à Pierre des Roches, Angevin, évèque de Winchester, grand justicier d’Angleterre, qui, usant mal de son pouvoir, les avoil indisposés contre le Roi ; et il ajoute que les troubles n’étoient pas encore apaisés lorsqu’il écrivoit Sec est sedatus (uror ille usque adhuc. L’an I’2I8, annonçant la mort de l’Em|)creur Otlton, auquel Frédéric II avoit succède dès l’année 1211, il termine en (lisant que Frédéric, après avoir heureusement triomphé de son adversaire et de ses partisans, ré^noit alors dans la plus grande prospérité El régnât prospéré usque in hodiernum dtern. Enfin priant des troubles arrivés à Ixnidrcs l’an 1222, à l’occasion d’un certain Constantin, il ignore, dit-il, comment cela Unira Sed lalel adhuc quem /incin res yesla sortialur.

Le monastère de Waverley étoit une colonie de l’ordre de Citeaux, fille de l’abbaye de l’Aumone, au diocèse de Blois, laquelle y avoit envoyé des religieux l’an 1128. De là "vient qu’il est souvent parlé, dans ces Annales, des évenemens relatifs à cet ordre, dont le chef-lieu étoit en France. Si les auteurs de la Nouvelle Gaule Chrétienne les eussent consultées, ces annales, ils y auroienl trouvé de quoi rectifier le catalogue des abbés de cet ordre, souvent incomplet. Elles ont un autre avantage, c’est que les auteurs ont