Page:Recueil des Historiens des Gaules et de la France, tome18.djvu/16

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dont la préface commence par ces mots : Fili, sapientia thesaurus est, et cor tuum arca ; et la préface du Prémontré par ceux-ci : Cum infnita tint temporum gesta, etc.


Il n’est donc pas douteux que le véritable auteur de cette chronique ne soit Robert Abolant. Il était, au jugement de son continuateur, profondément instruit et très éloquent, connoissant l’histoire mieux qu’aucun de ses contemporains. Aussi ceux qui, après lui, ont entrepris d écrire des histoires générales, n’ont pas cru pou voir mieux faire que de le copier, soit en l’abrégeant,, soit en y ajoutant d’autres choses comme nous le dirons bientôt à l’égard de l’anonyme auteur de la chronique de Tours, dont nous allons parler, et de plusieurs autres. Au reste n’avant pu nous procurer à Paris aucun manuscrit de cet ouvrage, nous avons suivi l’édition de Camusat qui est assez exacte, quoiqu ’assez mal imprimée.

XIII. La chronique de Tours a été publiée par D. Martène d’après le manuscrit 4991 de la Bibliothèque royale de Puris mais ce manuscrit a été mutilé il Y manque un ou deux cahiers à la fin. Voulant réparer cette perte, ce laborieux éditeur de tant d’ouvrages de ce genre sachant qu’il en existoit un exemplaire dans la bibliothèque des Jésuites du collège de Clermont, en demanda communication, et ne put l’obtenir. Voici comment il en témoigne son regret dans l’avertissement qu’il a mis a la tète de son édition « J’espérois, dit-il, retrouver ce qui manquoit au manuscrit du Roi, dans celui qui m’avoit été indiqué par le P. Dulcin Jésuite comme existant dans la bibliothèque du collège de Clermont, et dont le savant P. Cossart avoit donné des extraits dans la grande Collection des conciles. Mais malgré mes instantes prières je ne pus rien obtenir des révérends pères, qui assurèrent que le manuscrit avoit été volé. » Il raconte ensuite comment il éloit parvenu à remplir, tant bien que mal quelques lacunes du manuscrit du Roi. Plus heureux que lui nous nous sommes adressés à M. Meerman, de Roterdam, acquéreur des manuscrits des Jésuites, qui n’a fait aucune difficulté d’en permettre la copie au moyen de laquelle nous avons rétabli l’ouvrage dans son intégrité.

On voit, par la mention fréquente que l’auteur de cette chronique fait des événemens relatifs au chapitre de Saint-Martin de Tours, qu’il éloit attaché à cette église ; mais son nom ne se trouve nulle part. Sa chronique, depuis l’origine du mondejusqu’à l’an 1 220, n’est qu unecopiedeoelle de Saint-Marien d’Auxerre, laquelle il n’a fait que de petits changemens, avec cette différence au aux endroits où te chroniqueur d’Auxerre parle du Senonois ou de l’Auxerrois, il a substitué lui, ce qui se passoit dans la Touraine. laissant de coté tout ce qu’il a emprunté de l’écrivain