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INTRODUCTION

tofle, d’Antoine Chevalet[1]. Parfois encore ils se livraient à de simples exercices de clowns, comme dans la Moralité, Mystere et Figure de la Passion de Nostre Seigneur Jesus Christ, de Jehan d’Abundance. Dans cette dernière pièce, l’auteur indique cinq intermèdes grotesques : « Icy faut une passée de sot, ce temps pendant qu’ilz vont devant Moyse. — Icy faut une clause de sot, ce temps pendant que Nature va devers le Prince, etc. »

Les « passées de sot », les exercices de clowns paraissent être restés en honneur pendant le cours du XVIIe siècle. Les albums des Menus Plaisirs constitués à la fin du règne de Louis XV par M. Papillon de La Ferté, et dans lesquels on trouve pêle-mêle des dessins exécutés pour les fêtes de cour depuis le dernier tiers du XVIe siècle, contiennent un grand nombre de scènes acrobatiques exécutées par des sots ou des fous. On en pourra juger par deux dessins que nous empruntons au volume qui a figuré en 1844 à la vente Soleinne et qui appartient aujourd’hui au baron Henri de Rothschild[2]

Un passage de La Reformeresse[3] montre bien que, pour les comédiens de profession, la sottie

  1. Dans le Mistere de saint Adrien, représenté vers le milieu du XVe siècle, probablement en Flandre, c’est un paysan (rusticus) qui remplit ce rôle épisodique de bouffon. Dans l’Incarnation et Nativité de nostre saulveur et redempteur Jesuchrist, mystère joué à Rouen en 1474, Ludin, « fol pasteur », est chargé d’un rôle de berger, et intervient ainsi dans l’action ; mais dans les mystères les scènes de bergerie sont elles-mêmes des hors-d’œuvre.
  2. Voy. Catal. Rothschild, t. II, no 1460.
  3. Voy. notre no XXV.