Page:Recueil général des sotties, éd. Picot, tome I.djvu/91

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LES MENUS PROPOS 5l

Deable Roget, deable Guycgart,

Et ou sont tous ces semenaulx (ou seminiaulx) ? L’auteur se tourne vers ses deux compagnons et leur demande que sont devenus les gâteaux. La suppression de ce passage dans les éditions postérieures nous confirme dans l’idée que Roget et Guycgart ont pu être les acteurs primitifs.

Nous avons dit que notre sottie était dépourvue d’action ; ce n’est en effet qu’une parade, mais nous sommes portés à croire que cette parade était mêlée de « soubresauts ». Les comédiens devaient accompagner de quelque culbute des couplets comme les suivants : C’est ung grant tour d’abileté

Que faire bien le soubre sault (v. 121-122). Quant je danse, je saulx, je tripes ; J’ay toujours le cul ortie (v. 2o5-2o6). Nous avons fait remarquer dans notre introduction que les sots ou badins devaient posséder les talents de nos clowns modernes.

Les menus Propos, malgré certaines allusions que le temps devait vite rendre inintelligibles, restèrent au répertoire des joueurs de farces ; ce qui le prouve, ce ne sont pas seulement les diverses éditions imprimées au xvi® siècle, ce sont encore les emprunts faits à la sottie, vers i5oo, par l’auteur du Sermon joyeulx d’un g fiancé qui emprunte ung pain sur la fournée. (Voy. ciaprès les notes sur les v. 417 et 457.) ^(ô6)f