Page:Regnard - Œuvres complètes, tome cinquième, 1820.djvu/74

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ARLEQUIN.

Donnez moi le pot de chambre.

MEZZETIN.

prend son bonnet et le met auprès de la tête d’Arlequin.

Tiens, voilà le pot de chambre ; puisses tu pisser la parole !

ARLEQUIN.

Ah ! Ma chère Colombine, que je t’embrasse, mon petit cœur, m’amour.

il se roule sur le théâtre.

MEZZETIN.

Tenez, tenez ! Si je prends un bâton, je te romprai bras et jambes à la fin. Veux tu t’arrêter ? Lève tes pieds.

Il lui fait lever les pieds, et s’assied sur ses genoux, un bâton à la main.

Si tu remues à présent, ou que tu parles, nous allons voir beau jeu.

Après avoir rêvé, il dit à lui même :

J’habillerai Arlequin en chevalier ; il ira heurter à la porte de Sotinet : d’abord, voilà Colombine…

ARLEQUIN.

Colombine ! Et où est ce qu’elle est ?

il ouvre ses genoux, et se lève pour voir Colombine. Mezzetin tombe, se relève, et court après Arlequin pour le frapper.


Scène II

. Monsieur Sotinet, Isabelle, Colombine.

Le théâtre représente l’appartement d’Isabelle.

SOTINET

Madame, je vous déclare, pour la dernière fois, que je ne veux plus voir tout ce train là dans ma maison. Je ne sais plus qui y est maître. Que ne payez