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MADAME TRIGAUDIN

On fera ce qu’il faut.


Scène II.

TRIGAUDIN

Au fond, elle a raison ; dans le temps des vacances,
Ne gagnant rien, on doit modérer ses dépenses :
Cependant marier ma fille, que je croi,
Quelque argent qu’il m’en coûte, est fort bien fait à moi.
De l’âge dont elle est, la garde d’une ville
Dans un pays conquis, seroit moins difficile.
Il lui faudra pourtant faire part de mon bien ;
Ma charge de bailly ne vaut presque plus rien.
En vendange, autrefois, dans les lieux où nous sommes,
Peu de jours se passoient qu’il n’arrivât mort d’hommes ;
Mais tout est bien changé, chacun se tient reclus ;
Le temps est malheureux : on ne s’assomme plus.
Griffonet !