Page:Regnaud - Le Chariot de terre cuite, v2.djvu/51

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de grands arbres ayant pour fruits les biens que leurs parents leur laissent, mais ces fruits deviennent, hélas ! la proie des oiseaux rapaces qu’on appelle les courtisanes.

On sacrifie (55) sa jeunesse et sa richesse dans ce feu d’amour qui a pour flammes la volupté et pour aliment le désir. »

Vasantasenâ, avec surprise. — Ah ! il s’emporte bien mal à propos (56) !

Çarvilaka. — « Bien sots (57) sont, à mon avis, les hommes qui se fient à la femme ou à la fortune, car la fortune et la femme ont les mouvements aussi rapides (58) que les serpents (59).

Il ne faut pas concevoir de passion pour les femmes, car elles méprisent l’homme qui s’est épris d’elles : aimez celle qui vous aime, mais évitez celle qui n’a pour vous que de l’éloignement. »

Aussi a-t-on bien raison de dire :

« Elles (60) rient et elles pleurent moyennant finance ; elles captivent la confiance de l’homme et ne lui accordent pas la leur. C’est pourquoi l’individu de bonne famille et de bonnes mœurs doit éviter les courtisanes, comme le jasmin (61) qui fleurit sur les cimetières. »

Et encore :

« Le caractère des femmes a la mobilité