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LE CHARIOT DE TERRE CUITE.

danikâ. À qui donc est cet enfant qui, sans être revêtu de brillantes parures, charme mon cœur avec son visage beau comme la lune ?

Radanikâ. — C’est Rohasena, le fils du seigneur Chârudatta.

Vasantasenâ, lui ouvrant les bras. — Viens m’embrasser, mon enfant ! (Elle le prend sur son sein.) C’est le portrait de son père.

Radanikâ. — Il a non-seulement sa figure, je pense, mais encore son caractère ; aussi fait-il la joie du seigneur Chârudatta.

Vasantasenâ. — Mais pourquoi pleure-t-il ?

Radanikâ. — Il s’est amusé avec un petit chariot d’or appartenant (8) au fils du propriétaire de la maison voisine, qui le lui a repris. Comme il le redemandait, je lui ai fabriqué ce char de terre cuite ; mais il me dit maintenant : « Je n’en veux pas, donne-moi celui d’or. »

Vasantasenâ. — Hélas ! c’est la prospérité d’autrui qui cause déjà son chagrin. Destin, divinité puissante, comme tu te joues de la fortune des hommes ! À cause de toi, elle est aussi mobile que la goutte d’eau tombée sur la feuille du lotus (9) ! (Elle pleure.) Console-toi, mon enfant, tu auras un chariot d’or pour t’amuser.