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LE CHARIOT DE TERRE CUITE.

Chandanaka. — Ou plutôt qu’on ne te le dise pas.

« Pour moi, je sais d’où tu sors et ma générosité m’empêche de le répéter. Silence donc !… À quoi bon s’occuper d’un fruit de kapittha écrasé ? »

Vîraka. — Je veux que tu t’expliques.

(Chandanaka fait un geste pour indiquer que Vîraka appartient à la caste des cordonniers (60).)

Qu’est-ce que cela veut dire (61) ?

Chandanaka. — « Cela veut dire qu’après avoir démêlé les cheveux des hommes en tenant d’une main une pierre plate usée, et de l’autre une paire de ciseaux, te voilà devenu général (62). »

Vîraka. — Mais toi qui viens de prétendre qu’il faut t’honorer, est-ce que tu ne te rappelles pas non plus ton origine ?

Chandanaka. — Eh bien ! quelle est donc mon origine, à moi Chandanaka, dont le sang est aussi pur que la lune (63) ?

Vîraka. — Je n’empêche pas qu’on te le dise.

Chandanaka. — Dis-le, dis-le.

(Vîraka exprime par un geste qu’il appartient à la caste des cordonniers (64).)

Que veux-tu faire entendre par là ?

Vîraka. — Eh bien ! écoute.