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ACTE VIII.

lucination en apercevant l’ombre de Sthâvaraka vêtu de son sarrau.

Samsthânaka. — Holà ! Sthâvaraka, mon petit, es-tu encore en vie ?

Sthâvaraka. — Parbleu ! je crois bien.

Samsthânaka. — Maître, une femme a pris place dans la litière (40). Tiens, regarde !

Le vita. — Comment ! une femme ? alors « Baissons la tête, et passons vite comme des bœufs dont la pluie frappe les yeux, car en présence d’un homme grave, comme je le suis, d’une personne de bonne famille (41), ses regards seraient intimidés. »

Vasantasenâ, à part avec stupeur. — Ciel ! voilà le beau-frère du roi, cet homme dont la vue m’est odieuse… Malheureuse que je suis, à quelles éventualités me vois-je exposée ! Il en sera de ma promenade ici comme d’une poignée de graines jetées dans une saline : elle sera infertile et funeste. Que faire ?…

Samsthânaka. — Le lâche ! le vieux chacal (42) ! Il ne regarde pas dans la litière. Maître, jettes-y un coup d’œil.

Le vita. — Soit ! rien n’en empêche.

Samsthânaka. — Quoi ! les chacals s’envolent et les oiseaux courent à toutes jambes ? Le maître est mangé par les yeux du monstre et regardé par ses dents (43). Pour moi, je me sauve.