Page:Regnaud - Le Chariot de terre cuite, v4.djvu/10

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

2
LE CHARIOT DE TERRE CUITE.

Samsthânaka, brillamment paré. — « Je me suis baigné dans de l’eau, dans des ondes, dans des flots : je me suis couché dans un parc, dans un bosquet, dans un jardin, entouré comme un gandharva de jouvencelles, de tendrons, de femmes belles et bien faites.

« On m’a fait et des nœuds et des nattes : on m’a mis des boucles d’oreilles et des perles et un chignon relevé. Ne suis-je pas un prince (4) paré et décoré ? »

Pareil au ver qui, ayant pénétré dans les entrailles, y exerce les effets du poison, j’ai trouvé de vastes intestins à ravager Reste à savoir sur qui je ferai retomber cette déplorable affaire (5) ? (Rappelant ses souvenirs.) Ah ! j’y suis. C’est sur Chârudatta, cet indigent, que j’en ferai porter le fardeau. D’ailleurs il est pauvre : la chose paraîtra tout à fait vraisemblable (6). C’est cela ; je vais entrer dans la salle de justice et faire prendre note devant moi que Chârudatta a assassiné Vasantasenâ. Allons-y sans tarder. (Il s’avance en regardant autour de lui.) La voici justement. (Il entre.) Ah ! les sièges sont prêts ; en attendant que les juges n’arrivent, je vais m’asseoir un instant sur ce carré de gazon et je regarderai les passants (7). (Il s’assied.)