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ACTE X.

dans une tour du palais de Samsthânaka. (Après avoir écouté la proclamation avec étonnement.) — Quoi ! L’innocent Chârudatta va périr tandis que je suis couvert des chaînes dont mon maître m’a chargé ! Je n’ai qu’un moyen de le sauver, c’est d’attirer l’attention de la foule par mes cris. Holà ! Messieurs, écoutez, écoutez ! Par ma faute (38), Vasantasenâ s’est trompée de litière et a été conduite dans le vieux jardin Pushpakarandaka ; ensuite, mon maître, après lui avoir dit : « Tu ne veux pas m’aimer ? » l’a étouffée dans ses bras ; mais, croyez-moi, ce n’est pas le seigneur Chârudatta. Hélas ! Je suis trop éloigné et personne ne m’entend. Comment faire ? (Il réfléchit.) Il faut sauter à terre ; de cette manière, j’empêcherai que Chârudatta ne soit mis à mort. C’est cela ; je vais me précipiter de cette tour du palais (39) par le vieil œil-de-bœuf ; il vaut mieux qu’il m’arrive malheur qu’au seigneur Chârudatta, cet arbre qui sert de refuge à des oiseaux qui sont des fils de bonne famille. Si je meurs ainsi, j’irai tout droit au ciel. (Il saute.) Ah ! je ne me suis point fait mal et mes liens se sont brisés ! Maintenant, il me faut chercher le lieu où le chândâla fait sa proclamation. (Il regarde et se met en marche.) Holà ! chândâlas, place, place !