Page:Reinach - Raphaël Lévy, une erreur judiciaire sous Louis XIV, 1898.djvu/124

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L’auteur du libelle contre les Juifs de Metz témoigne sa mauvaise volonté contre la nation juive, lorsque nonobstant l’arrêt du Conseil qui portait très expressément défense de faire aucunes poursuites contres les Juifs de Metz, le Roi se réservant la connaissance de cette affaire, il a fait imprimer son livre, pour rendre odieuse toute cette nation, qui est plutôt aujourd’hui en état de faire pitié que d’être l’objet de la vengeance de quelques Chrétiens ; mais les preuves dont il se sert pour appuyer le jugement rendu contre Raphaël Lévy, et pour prévenir en même temps la justice du Roi par ses médisances, sont si faibles, qu’on n’aurait point besoin de les réfuter, si l’on avait dessein de faire voir la fausseté des crimes dont on accuse les Juifs depuis longtemps.

Le Parlement de Metz a condamné au feu un misérable Juif, appelé Raphaël Lévy, de Boulay, en Lorraine, accusé d’avoir enlevé et tué un enfant chrétien ; et pour faire voir la justice de son arrêt, l’auteur de l’Abrégé du procès dit premièrement que ce crime était déjà parmi les Juifs du temps de Moïse, et il prétend le prouver par ces paroles de l’Exode, chap. XXI : « Qui furatus