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MES SOUVENIRS

Albert. Le 3 juin, ces députés furent reçus au quartier général de Valeggio : le roi leur répondit : « Souvenez-vous que je consacrerai ma vie au triomphe de la liberté et de l’indépendance italiennes : je suis prêt à la sacrifier pour assurer le triomphe de cette sainte cause. »

Pas plus qu’après Pastrengo Charles-Albert ne profita de sa victoire. Il envoya un tiers de ses troupes se reposer à Castiglione, ne conservant que les deux tiers avec quelques Modenais et Parmesans. Les volontaires toscans, battus à Curtatone, retournèrent dans leur pays. De son côté, le général Pepe ne put réussir à amener en ligne aucune fraction de l’armée napolitaine. Charles-Albert reçut Mgr Morichini que Pie IV envoyait en mission auprès de l’empereur d’Autriche à Innsbrück. « La lettre du Pape à l’empereur me semble bien pâle, » écrivait à ce propos Massimo d’Azeglio. Tout en refusant de prendre part à la guerre, le Pape conjurait l’empereur de renoncer à sa domination en Italie que des victoires même seraient impuissantes à consolider ; il l’exhortait avec une paternelle affection à ce que ses armées cessassent une guerre qui, sans pourvoir reconquérir à l’empire l’âme des Lombards et des Vénitiens, entraînait avec elle une funeste série de calamités. Le marquis Ricci, ancien ministre de