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CHAPITRE V

Attitude du gouvernement français vis-à-vis de Charles-Albert. — La société de Turin. — Camille de Cavour. — Inaction de Charles-Albert. — Blocus de Mantoue. — Les votes d’annexion au Piémont.


C’est au cours de ces événements que j’arrivai à Turin. La situation du ministre de France y était des plus difficiles. Enorgueillis par leurs succès, les Piémontais repoussaient toute intervention étrangère. Le roi avait prononcé à ce sujet une parole imprudente : Italia fara da se. Le marquis d’Adda, chargé d’affaires de Lombardie, m’exprima les inquiétudes du gouvernement provisoire au sujet du départ pour l’Italie de volontaires français, réunis dans le midi de la France et annonçant l’intention de s’embarquer à Marseille pour rejoindre l’armée de Charles-Albert : « Je crains, me dit le marquis d’Adda, que cette troupe ne soit qu’une bande de perturbateurs dont la France cherche à se débarrasser. Si cela est ainsi, leur arrivée en Italie ne pourrait qu’être funeste par les troubles qu’ils y exciteraient. Déjà les journaux annoncent qu’en passant par